Ce chapitre fait la synthèse de tous les précédents et va tenter d'apporter des lumières sur “Que dois-JE faire ?” Mais reformulons cette question en “Que devons-NOUS faire ?”, car les changements nécessaires sont d'une telle ampleur que nous ne pourrons les résoudre seul !
Le chapitre 20 ne se résume pas à une simple liste de choses à faire, mais plutôt à ce qui doit être entrepris par chacun d’entre nous par sa propre action.
Le chapitre 20 vous procurera un cadre d’actions de façon à structurer les milliers de choses que vous pourriez faire parmi ce que vous ferez vraiment. Considérez ceci comme votre plan de réduction des risques.
Des vidéos sont d'ailleurs en cours de réalisation afin de proposer des solutions plus détaillées pour le pays et la planète.
Bien… vous venez de voir le Crash Course montrant combien l’Économie, l’Énergie et l’Environnement sont intriqués. Plus précisément, vous avez constaté combien le modèle économique qui impose la croissance est totalement déconnecté du monde physique avec son pic pétrolier et ses ressources en voie d'épuisement. Nous ne pouvons résoudre aucune de ces questions isolément car cela créerait de nouveaux problèmes dans l’une des deux autres. Le changement est vraiment nécessaire, pas le status quo !
Ce qui signifie que notre parcours collectif a une très grande chance de ne pas être qu’une extrapolation linéaire du présent. Notre défi personnel est d’accepter la possibilité que le futur s’écarte sensiblement du présent.
Nous avons la conviction que le futur ne se construit pas sur un coup de dés, mais que nous pouvons en minimiser les aléas en agissant dès aujourd’hui.
D’une certaine façon, avoir attendu pour réaliser ce dernier chapitre est une chance, parce que la panique financière que nous connaissons depuis l’automne 2008 nous permet d’imaginer ce vers quoi nous nous dirigeons.
Les milliers de milliards de dollars des plans de sauvetage des banques apportés par divers gouvernements à travers le monde sont pratiquement tous destinés à maintenir le status quo.
En même temps, aucun de ces défis ou tendances ne vont s’améliorer quelque peu en sauvant le système bancaire, certains risquant même de s’aggraver. Le fait que nos dirigeants nationaux aient choisis de creuser la dette de plusieurs milliards dans une tentative désespérée de préserver ce qui existait, signifie simplement qu’il est maintenant encore plus probable que répondre à ces défis dépendra plus des citoyens et des communautés.
La difficulté à développer ce chapitre “Alors, que faire ?” tient dans mon incapacité à savoir où se situent vos convictions. Tout le monde se situe quelque part sur le spectromètre des convictions allant de la simple interruption de la croissance économique jusqu’à la démolition définitive du système. Chacun se place quelque part entre ces deux extrêmes.
La quantité de choses à entreprendre et leur urgence est proportionnelle à notre position sur cette échelle.
Ceci étant, par où commener ? Comment s’y prendre quand il y a autant de variables et de choses à faire ?
Voilà pourquoi nous avons besoin d’un cadre de travail pour l’action.
Ce cadre se divise en quatre étapes. Premièrement, vous devez décider de faire quelque chose. Sinon inutile d’aller plus loin. Deuxièmement, vous devez établir le bilan de votre situation. Pour cela nous vous proposons une auto-évaluation faisant ressortir vos forces, faiblesses, possibilités et menaces. Troisièmement, il vous faudra faire le tri dans une liste infinie de choses que vous pourriez faire. Et quatrièmement, vous devrez classer cette liste par priorités car vous ne pourrez pas tout faire. Tout cela constitue le cadre de travail pour l’action.
Commençons donc par le premier point “Décider de faire quelque chose”.
Mais d’abord, apportons quelques détails au “spectromètre” présenté tout à l’heure. Ici dans l’éventualité d’un “Status Quo”, les risques clefs se dissiperaient relativement vite. Plus loin sur cette échelle spectrale viendrait une récession prolongée avec tout ce que cela implique. Puis un effondrement du système financier. Et finalement nous pourrions envisager un effondrement complet de tout le système, services publics et gouvernements compris.
Il est certain que notre futur se situe quelque part sur cette échelle, mais où ? Là est le problème. Difficile d’en exclure quoi que ce soit, impossible d’affecter une probabilité de zéro à l’un ou l’autre de ces items. Il nous faut donc les approfondir tous.
Bon, faisons un petit jeu de réflexion avec l’un d’eux et voyons comment il peux nous conduire à construire un “cas d’action”. Prenons par exemple le cas numéro 3 l’effondrement du système financier.
Qu’importe ici le degré de probabilité d’une crise financière, considérons simplement que ce soit vrai ou faux, que cela survient ou non. Il faut simplement espérer que “vrai ou faux” couvre ici toutes les possibilités.
Sur l’axe horizontal, nous marquerons si vous êtes préparés à cette crise ou pas. Encore une fois il est vrai ou faux que vous choisissiez d’atténuer l’impact d’une crise financière.
Que se passe-t-il alors si les deux sont vrais : si la crise survient et que vous vous y êtes préparé au mieux ? Félicitations vous gagnez un joli smiley, vous avez fait tout votre possible.
Et que se passe-t-il dans le cas inverse : pas de crise et pas de préparation non plus ? Encore une fois, Félicitations ! Vous avez agi pour le mieux. On voit que les résultats sont équivalents et qu’il n’est pas nécessaire de pousser plus loin l’analyse.
Mais que se passe-t-il si la crise qui ne survient pas, alors que vous vous y êtes préparés ? Où serait le mal ? Que mettre de pire dans cette case ? Hé bien, vous aurez probablement perdu de l’argent, peut-être aussi des occasions de gains en bourse, et bien sûr du temps, mais le pire de tout… de se sentir un peu idiot sur ce coup là. C’est vraiment terrible ;-)
Mais comparons plutôt cette case avec celle dans laquelle la crise survient alors que vous ne vous y êtes pas préparés… Que mettre dans cette case ? Ici, il est probable que vous y perdriez beaucoup d’argent, que vous deviez faire des adaptations majeures très rapidement, avec peu de ressources, mais vivre surtout avec le sentiment d’avoir certes, compris le problème, mais rien entrepris quand il le fallait. On peut digresser sur le contenu de ces cases à l’infini, mais pour l’heure, l’essentiel est dit.
Tout ce qui nous reste à faire maintenant est de comparer ces deux cases. Voilà… Qu’y a-t-il de pire ? Et de meilleur pour vous ? Nous sommes tous différents, mais je suis du genre à ne pas me pardonner d’avoir vu venir les choses mais de n‘avoir rien fait. À la rigueur je pourrais me pardonner de m’être trompé, après avoir entrepris quelque chose. Mais ça ne concerne que moi… Vous seuls pouvez savoir dans quelle case vous aimeriez vous trouver. Mais si vous vous situez dans celle du haut à droite, on se demande alors ce qui peut bien vous empêcher de faire quelque chose ?
Poussons le raisonnement plus loin, au delà du simpliste “vrai ou faux”. Reconsidérons notre échelle spectrale de la crise financière qui part de “tout ne va pas si mal” jusqu’à “tout se casse la figure et s’arrêtera de fonctionner un bout de temps”. Supposons que chacun à une appréciation différente de l’issue probable pour chaque événement.
Une personne estimera peu probables les chances de voir les choses aller mal, alors que pour une autre ce sera le contraire. Un point important est qu’ils pensent tous deux qu’une issue mauvaise est possible, sa probabilité est supérieure à zéro. Mais lorsqu’une issue a un impact aussi important, une personne sensée décidera de se prémunir contre ce risque, même si sa probabilité est faible.
Aussi longtemps que le risque existe dans votre esprit et aussi longtemps que le coût de l’inaction et de ses conséquences sera plus élevé que celui de l’action, alors il est évident qu’il faut faire quelque chose. Cela mène à l’action.
D’accord… Vous avez pris conscience de la nécessité de faire quelque chose, mais par où commencer ? Nous avons parlé de bouleversements dans ce Crash Course, mais par où attaquer cette masse d’actions à entreprendre ?
Maintenant, nous voudrions que vous passiez une petite heure à effectuer un test d’auto évaluation dont vous pouvez télécharger un aperçu MS Word ou PDF.
Il se compose de trois parties principales. L’évaluation de votre situation financière devrait reprendre vos besoins présents et futurs, vos revenus présent et futurs, vos différents types de richesse et tous les problèmes concernant l’accès à votre patrimoine.
Puis viennent un ensemble de choses que j’appelle les fondamentaux qui sont tout aussi importants sinon plus que la partie financière. Enfin, il faut étudier tous vos besoins physiques. Le résultat typique d’une auto évaluation est de découvrir que nos vies sont profondément dépendantes de nombreuses choses que nous tenons pour acquises.
Dès votre auto évaluation achevée, vous aurez une idée claire de vos forces et de vos faiblesses. Ce test est votre point de départ : il représente votre situation vis à vis du monde extérieur.
Nous devons maintenant revenir au concret et classer tous les risques et défis possibles, pour les mettre en regard de votre auto évaluation.
Les trois dimensions que nous utiliserons pour commencer à traiter les divers événements et risques sont le temps (c’est à dire la proximité ou l’urgence d’un événement ou d’un risque), l’impact (est-ce primordial ou non) et l’éventualité (qui équivaut à la probabilité d'un événement).
Pour bien comprendre le paramètre “temps”, considérez les événements sur une droite. Dans un premier temps, d’ici deux ans environ, on placerait l’éclatement de la bulle immobilière, celui de la bulle du crédit, et dans la foulée une crise bancaire systémique. Plus tard on verrait bien le pic pétrolier (croisement des courbes de productions et de consommation), mâtiné du départ à la retraite des papy-boomers et l’émergence probable d’une hyper inflation. Un peu plus tard encore il ne serait pas étonnant de devoir faire face à de multiples défis dans tous les sens, comme une banqueroute nationale, peut être la fin de la monnaie fiduciaire (pièces et billets), et l’apparition d’un nouveau modèle économique.
Ne pouvant répondre à tout cela en même temps, on se concentrera principalement sur les événements à horizon proche. Encore une fois, vous pourriez placer ce que vous voulez dans chacune de ces périodes à venir, c’est à vous de voir. Mais pour notre part on se concentrera sur la première échéance par un exemple construit sur une possible crise bancaire systémique.
Partageons tout cela enimpact et éventualité. Si vous percevez la nécessité d’une assurance, vous avez compris la suite du processus. Prenez l’exemple d’une assurance incendie pour une habitation. On ne s’assure pas parce qu’un incendie est fort probable (ça ne l’est pas), mais pour se prémunir des conséquences catastrophiques qui en découleraient. Une personne prudente combinera impact et probabilité pour décider que souscrire une assurance incendie a du sens.
Vous pouvez appliquer cette méthode à d'autres événements de votre vie. Construisons un schéma en quatre cases avec sur l’axe horizontal l’éventualité d’un événement classée en très probable et peu probable, et, sur l’axe vertical l’impact de cet événement classé en faible et important.
Bien. En toute logique, ce qui n’a que peu d’impact et qui est peu probable ne vaut pas la peine que l’on s’y attarde et que l’on y consacre temps et énergie.
A l’inverse nous nous occuperons toujours et en premier lieu d’un événement très probable et à fort impact. C’est l’évidence.
Les événements peu probables mais ayant un fort impact demandent plus d’analyse, mais habituellement on s’appliquera à la plupart des événements dans cette case. Ensuite on songera parfois à s’attaquer aux choses ayant peu d’impact mais très probables, surtout si on peut les résoudre facilement ou rapidement.
C’est dans cette zone que se trouvent les événements qu’il faudra aborder. L’endroit où vous allez les classer dépendra de votre âge, de votre situation financière, familiale et d’une multitude d’autres facteurs.
Si l’on considère qu’il y a une chance sur deux d’avoir un effondrement financier systémique d’ici deux ans, on classera donc cet événement comme hautement probable avec un fort impact. C’est donc un risque méritant toute notre attention.
Continuons avec cet exemple. Grâce à cette grille de quatre cases, on peut préciser les risques liés à l’effondrement du système financier en utilisant un tableau ressemblant à ceci. D’abord on peut évaluer la probabilité de banqueroute comme élevée, son impact très important et par conséquent le rang d’un tel événement comme très élevé.
Ensuite, on pourrait en tirer les mêmes conclusions concernant notre propre banque. Nous pourrions pareillement évaluer une perturbation dans la chaîne de distribution alimentaire comme risque “moyen”, de même pour la destruction du dollar. En effet, ces risques ont une faible probabilité mais un impact important, ce qui donne un risque moyen. Nous pourrions évaluer des réductions dans les dépenses publiques comme risque faible. Ce ne sont que quelques exemples. On pourrait compléter cette liste, on devrait même le faire.
L’important est de déterminer la probabilité et l’impact pour chaque événement que nous pensons devoir se trouver dans notre scénario envisagé. Une fois complétée, on a une liste d’événements classés.
Un conseil : faites cet exercice avec des amis aux idées proches… Ils penseront à des choses qui vous ont échappé. Vous verrez, c'est bien plus amusant, rapide et efficace.
Maintenant vous devez établir une liste à partir de votre propre évaluation en retenant les événements imminents, probables et avec un fort impact. En faisant cela, vous aurez avec une liste bien trop longue de choses que vous pourriez faire, soyez en certain.
Il est donc temps d’établir des priorités.
Tout d’abord, la liste peut se diviser deux parties, ce que vous pouvez ou allez faire et ce que vous ne pouvez pas ou n’allez pas faire. Ainsi certains pourront transférer leur richesse, alors que la richesse d’autres sera bloquée irrévocablement dans un fond.
Nous séparerons en trois niveaux ce que vous voulez ou pouvez faire : le premier niveau est lancé et achevé avant d'avoir amorcé le second qui précède lui même le troisième. Commencer ainsi est beaucoup plus facile car on gère bien mieux la liste.
Parmi ce que vous ne pouvez ou n’allez pas entreprendre, vous pouvez trouver quelqu’un qui peut le faire à votre place (d’où l’intérêt du groupe), ou bien laisser faire et ne plus s’en préoccuper.
Revenons à notre exemple et supposons qu’après avoir distingué un ensemble d’événements classifiés par vos soins, vous vous retrouviez avec une belle liste d’actions à faire. À tous les coups vous devrez faire trop de choses en même temps et c’est là qu’intervient le système des trois niveaux pour identifier et résoudre en premier lieu les plus faciles, les moins onéreux, les plus rentables de la liste.
Bon, quelle est donc ce premier niveau ? Il s’agit en fait de ce qui est facile, rapide, économique, ne réclamant qu’un minimum d’aide extérieure, et sans grande conséquence pour le style de vie. Dans cet exemple, nous pouvons décider de prélever du liquide de la banque histoire de se prémunir d’une “vacance” (fermeture) de la banque et des distributeurs automatiques. Facile et réalisable. Le risque principal est de se sentir un peu bête plus tard, si rien ne se produit, on se retrouve à devoir re-déposer l’argent sur son compte. Nous pouvons aussi décider de déposer notre argent dans plusieurs banques, à supposer que seules quelques banques soient fermées. En dernier lieu on peut décider de se prémunir contre la perte de pouvoir d’achat comme les argentins l’ont expérimenté alors que leurs banques étaient fermées. L’or représente en cela l’une des rares solutions pour conserver son argent en dehors du système bancaire. Nous devrions entreprendre tout ceci avant même de penser à aborder le second niveau.
Nous en arrivons ainsi au niveau deux constitué des sujets les plus éloignés de notre auto évaluation réclamant le plus d’investissement en temps, en argent et en énergie.
A titre d’exemple, la mise en œuvre d’un plan d’épargne vous permettant d’accéder aux biens de première nécessité, ou bien une réflexion sur la façon de créer des réserves de nourriture pour vos proches, ou encore participer avec votre voisinage dans des actions locales.
Ces sujets étant traités, il est temps de s’attaquer au niveau trois. Un GROS morceau ! Il va s’agir là d’entreprendre des changements drastiques de style de vie, comme par exemple déménager, acquérir de nouvelles compétences ou carrément changer de métier. Le problème est qu’il nous faut résister à l’envie de dépenser temps et énergie à se décarcasser, tant que de sérieux progrès au premier et deuxième niveaux n’auront pas été fait.
Si tous ces sujets paraissent demander beaucoup de travail et si vous vous attendiez à trouver une belle liste de choses à faire dans ce chapitre 20, sachez qu’il n’y a pas de réponse facile pour aborder la montagne de défis qui nous attendent. Ce chapitre pourrait devenir un cours à lui tout seul, d’ailleurs ces questions seront approfondies ultérieurement sur ce site.
Néanmoins, l’idée première développée tout au long de ces vingt leçons et des conférences de Chris Martenson est que les “vingt prochaines années seront totalement différentes des vingt dernières années”.
Et tout particulièrement je pense que nous devons tous nous préparer à une catastrophe financière car, quand bien même nous n’en serions pas certains à 100%, nous ne pouvons pas non plus être assurés qu’elle n’arrivera pas ! Soyons adultes et gérons le risque !
Il faut réellement se préparer à l’éventualité, uniquement l’éventualité d’une crise systémique globale à venir. Tout cela peut sembler extravagant, mais il faut bien réaliser que notre société de consommation actuelle où tout est disponible à tout moment aurait semblé totalement folle il y a cent ans !
Enfin, Chris Martenson pense la société future ne sera plus une société de l’individu mais du groupe… un retour à une époque révolue où les voisins n’étaient pas seulement sympa les uns avec les autres, mais comptaient les uns sur les autres. Comme individus informés il est maintenant de votre devoir d’aider les autres du mieux que vous pouvez. Cela se fera peut-être avec leur consentement et leur savoir, peut-être aussi faudra-t-il être plus diplomate envers ceux qui ne sont pas disposés à affronter les changements.
Il nous faut finir par un appel personnel de Chris Martenson :
Vous avez maintenant achevé le Crash Course, et Chris Martenson espère que vous conviendrez que les défis qui nous font face ne sont pas traités convenablement à l’échelle nationale ou internationale.
Chris Martenson à conçu le Crash Course pour toucher les gens, les uns après les autres, parce qu’il considère que les bouleversements en cours sont bien plus rapides que les processus politiques. Le Crash Course a été réalisé pour faire comprendre ce qui se passait vraiment et pour bien saisir que le futur pourrait être très différent du passé.