supersasa83 a écrit:ce qui serait sympa ce serait que tu nous expliques en détail (avec chiffre comme tu l as déjà fait)ton amap
Ok Isa.
En gros, pour le plus difficile (les autres contrats sont assez faciles à trouver comme viande, vin bio, circuit long basé sur l'association Andines, jus de fruit, lait, fromage...), c'est les légumes.
On a trouvé un jeune agriculteur, formation option bio (rarissime) qui savait tout du PO (peak oil), RC (réchauffement climatique), et agrochimie PACs dépendante (Politique Agricole Européenne), déjà en cours d'installation. Plusieurs amap sur Paris se sont battu par l'avoir, mais bien positionné géographiquement, nous avons emportés le contrat d'environ 35 paniers. Oui, c'est inouïe, mais en Ile de France, on se bat pour avoir un paysan qui accepter de fournir une AMAP. Les paysans qui produisent des légumes sont des rois du pétrole (enfin, courtisé comme des rois du pétrole).
Résultat, il a aussi signé par une AMAP à Paris (60 paniers) et une historique dans une ville d'ile de France (35 paniers) et donc nous, (35 paniers).
Le prix est de 18 € par panier (grosse famille : couple plus ados), et de 9 € par demi panier (petit foyer : 2 ou 3).
Le calcul est vite fait :
- 42 semaines de production
- 3 amap = 60 + 35 + 35 = 130 paniers par semaine
- Chiffre d'affaire : 42 x 130 x 19 = plus de 100 K€ par an, ce qui laisse place à l'investissement, à l'amabilité des banquiers, et permet d'embaucher un CDI.
A noter que le contrat est sur l'année, et que celui qui veut se séparer d'un contrat se doit de trouver une famille remplaçante. En gros, le CA est garanti sur 1 an, renouvelable.
Il peut augmenté son chiffre d'affaire en augmentant le nombre de semaine (par des serres par exemple), et par le nombre de panier, le prix du panier étant voté en CA de chaque association AMAP (baisse ou augmentation).
Le paysan distribue en lieu fixe toute sa production et ne repart qu'avec les cageots vides, à la même heure chaque semaine, le soir de préférence. Donc la production est de toute façon vendue. Aux amapiens de s'organiser pendant les vacances, en donnant les paniers ou en les vendant à des couples en liste d'attente, ou à des amis intéressés.
Exemple du panier actuel : 10 légumes : oignons blanc, salade, courgette, tomates, concombre, poivrons,
aubergines, pomme de terre, choux rouge, choux blanc.
Ce qui surprend le premier, c'est la fraicheur des légumes. Puis le goût.
On planifie avec lui, via un sondage, les variétés souhaitées. Certaines sont exclues car demandant trop de travaux (haricots et petits pois par exemple). Les diagrammes de gants (planification semence récolte) sont éditées alors.
Une gestion de liste d'attente est souhaitée, car le demande d'adhésion est forte. Par contre, il y a un turn over de familles qui trouvent cela trop contraignant, surpris par le fonctionnement d'une AMAP. Il faut donc communiquer un peu lors du renouvellement de contrat, pour garantir les 35 paniers pour la saison suivante. Rien de très difficile, mais il faut être vigilant.
Le paysan est présent à chaque assemblée et distribution, le dialogue est permanent, et conviviale.
Il faut aussi parfois accepter l'échec d'une culture d'un légume, voire l'absence d'un légume sur une saison, ou des récoltés décalées (climat). Mais en gros, les prix sont imbattables si on considère la fraicheur, le bio, les variétés cultivées, et la confiance.
Bien entendu, l'agriculteur passe par ECOCERT pour son label bio. Perso, une AMAP pas pro bio, pour moi, c'est aberrant.