pragma tic a écrit:Bonjour,
Youyou, tu as raison de revendiquer une relativité en toute chose, mais sur le lien entre pétrole et économie, il me semble qu'il te reste beaucoup à apprendre.
Voici
une petite argumentation courtoise à ce sujet ...
D'où vient cette propension de certains à penser que l'autre est forcément ignare, tombé de la dernière pluie, a toujours une brique qui manque dans le mur sur lequel il assoie son avis ?
Vous êtes bien drôle.
Plutôt que de m'amener ce point à discuter, je me prends un "il te reste beaucoup à apprendre", qui est quand même assez malvenu, (voir risible).
Ce vieux graph de Janco, est très contestable.
Il y a certe une corrélation évidente dans les années 80, ou l'économie dépendais beaucoup plus du pétrole, ou le consommation en pétrole des pays occidentaux croissaient (alors qu'elle décroit aujourd'hui et depuis plusieurs années). Je ne te ferais pas l'insulte en retour de t'inviter, tel un grand gourou conseille le petite scarabé, à te renseigner sur le peak de consommation, point aussi important que le peak de production.
Le courbe montre clairement que l'impact après 1980 est très faible. Sur la hausse du chômage des années 93-94, difficile d'y affirmer une corrélation directe, ni par la suite, ou alors à très très petit impact. En effet, le brut est quand même très stable sur la période, et les pics de chômage ont perdurés, et dans des proportions similaires.
D'ailleurs Janco pondère son raisonnement, c'est une piste, ça ne résume en rien la complexité du problème.
Comme il le dit lui même, c'est surtout la corrélation entre croissance faible et chômage qui est mise à lumière
Et encore, il peut y avoir croissance sans baisse du chômage. Bref.
Ca m'avait beaucoup déçu de Janco à l'époque, c'est une bonne illustration de l’ultra spécialisation de l'espèce humaine, ce monde de spécialiste quasi tous aveuglés par leur spécialité. L'ami Janco, il aurait fait une courbe de moyenne mobile pondérée et lissée sur le prix de l'acier, de l'immobilier ou la consommation de caviar, il aurait superposé les courbes pareillement sur ces périodes (et peut etre plus précisément, y a pas de mal ). De là à dire que c'est le prix de l'immobilier qui fait monter le pétrole, là je dis non
(plus sérieusement, j'avais fait il y a quelques année la même courbe avec le prix de l'acier et du cuivre, la croissance et le chômage, et mes moyennes mobiles se superposaient plus précisément, et avec un décallage temporel inférieur à 3 ans)
Bref tout ça est bien léger pour conclure. D'ailleurs, une évidence, imagine si le pétrole était gratuit - il y aurait d'avantage de voiture ? difficilement possible, regarde aux grandes transhumances estivales, les moutons motorisés sont tous des sorties. Par ailleurs, j'ai rarement entendu que les gens se privaient de vacances à cause du prix du transport, mais plutot du cout globale hébergement/restauration/loisir.
- Aurait tu chez toi le double de tupperware plastiques, le doubles de paires de chaussures, ferait tu 4 fois plus de km en voiture, etc.? Non !
Stricto sensu, le besoin de pétrole en occident atteins un plateau, c'est indéniable, le prix y est pour partie responsable oui, mais aussi à ne pas négliger la simple fin logique a notre capacité de consommation.
Et ça m’emmène sur mon dernier argument d'avant apéro, c'est que cette limite de consommation, ou plutôt la consommation qui augmente moins vite que la productivité est le vrai problème de notre système.
D'un côté, tu doit nourrir le capital avec de la croissance, d'un autre côté tu as une planète finie, et un besoin de consommer qui n'augmente pas de manière géométrique(exponentiel) mais arithmétique (moins vite, si on considère que le désir est infini, la capacité d'assouvissement n'est pas exponentielle).
En 1980, la productivité était encore assez faible, le demande forte, la moindre hausse de matière première (dont pétrole bien entendu, et surtout pétrole), avait un impact direct sur l'emploi. En effet, en 1980 construire un véhicule nécessitait 1600 heures de main d'oeuvre). Aujourd'hui, un véhicule sort pour 400h de main d'oeuvre, une hausse de matière première se ressent donc peu, car la main d'oeuvre ne pèse plus que 25% de ce qu'elle pesait en 1980.
Bref, je pourrais sortit mille exemples.
Bien malin celui qui peut mettre toutes ces bribes bout à bout et expliquer le pourquoi de la crise. Bien pédant celui qui pense avoir la solution, surtout un spécialiste (par ailleurs j'aime beaucoup Janco, un précurseur grand public).